En suivant la ligne verte

Publié le par Vanessa

La ligne verte, celle tracée sur le bitume des rues de Nantes pour le rendez-vous estival, artistique et culturel du "Voyage à Nantes". Il y a des nouveautés et des créations plus anciennes.

Quelques pas après la gare, la ligne verte se dessine et mène dans le Jardin des Plantes.

C'est un parc magnifique, alliant arbres remarquables, plantes et fleurs diversifiées, colline et cascades, recoins et espaces dégagés, serres et plans d'eau. Un coup de coeur ! Mon seul bémol irait à l'enclos des chèvres, accessible par un "pont-escalier", envahi en fin d'après-midi par les promeneurs pour caresser les animaux.

En suivant la ligne verte

L'artiste urbain Pedro a proposé "Zoulou, ut pictura poesis" pour le Voyage. Avec le concours des espaces verts nantais, d'écoliers et de personnes âgées, le jardin est investi de créatures polymorphes, d'oiseaux nichés dans les branches, d'un renard et d'un serpent, en palettes ou bois multicolores. 

Les oiseaux et le serpent

Les oiseaux et le serpent

Mais les créations végétales que j'ai préférées sont celles de Claude Ponti, illustrateur et auteur de littérature jeunesse. Dès l'entrée du parc, il y a les "Totémimiques", un peu plus loin et "reposant" ici et là, de drôles de bancs : "le banc géant", "les bancs processionnaires", les "siestobancs", les "togobans" ou encore le "banlançoire"... Tous ont une histoire à découvrir à côté de mes dessins, ou de manière plus complète dans le parc ou ici. C'est poétique, loufoque, débordant d'imagination !

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Sur cette page, j'ai aussi dessiné la vue vers l'une des sorties du jardin, au premier plan la serre aux plantes tropicales, à l'arrière les toits du lycée Clémenceau et du musée des beaux-arts, et l'une des flèches de la cathédrale. Mais avant d'aller dans cette direction, j'ai bifurqué vers une autre issue en direction du cimetière de la Bouteillerie. 

C'est un cimetière qui a quelques siècles, où les tombes récentes côtoient les anciennes chapelles funéraires, le carré militaire et des tombes à l'abandon. Une artiste, sculptrice et céramiste, Gaëlle Le Guillou, propose une promenade "qui donne à voir des monuments d'art funéraire originaux, des tombes singulières et de personnalités nantaises" (livret du parcours le Voyage à Nantes). Cette artiste qui se questionne sur l'art funéraire, les pratiques autour de la mort et des cimetières, souhaiterait que ces derniers soient plus accueillants et chaleureux, des lieux de vie. 

Dans sa proposition de promenade sensible, elle nous emmène d'une tombe à l'autre, et même près de sa future tombe, la tombe potagère, où je me suis arrêtée longuement. Une table, des chaises invitent à s'y arrêter (et je ne fus pas la seule), et pour ma part à dessiner. 

Savoir qu'il n'y avait personne sous les plants de tomates, courgettes et choux rendait le dessin plus léger à réaliser.

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Suivre ce parcours, le regard s'arrêtant quelques secondes sur d'autres tombes, des dates, des prénoms, des âges... Je vous invite à aller sur le site de l'artiste pour découvrir avec ses mots, sa démarche. 

L'une des sépultures du cimetière est déroutante, surtout pour une urban sketcher. C'est la tombe d'Yvette Poulain, recouverte d'une bâche blanche sur laquelle est reproduit un dessin réalisé par la défunte, elle qui au moment de sa retraite s'est mise à croquer sur le vif ou dessiner de mémoire des scènes de vie quotidienne. À lire sur le site de l'artiste, Karen Le Ninan qui a conçu la bâche.

1 - la tombe de l'ange au livre / 2 - Celle du créateur du Manège enchanté, Serge Danot / 3 - La croix de Miss Anna Philip, the soldier's friend / 4 - des chaises pour se poser dans un cimetière qui redevient lieu de vie / 5 - L'îlot poétique de Gaëlle Le Guillou / 6 - La tombe d'Yvette Poulain

1 - la tombe de l'ange au livre / 2 - Celle du créateur du Manège enchanté, Serge Danot / 3 - La croix de Miss Anna Philip, the soldier's friend / 4 - des chaises pour se poser dans un cimetière qui redevient lieu de vie / 5 - L'îlot poétique de Gaëlle Le Guillou / 6 - La tombe d'Yvette Poulain

La ligne verte passe devant le Musée des arts récemment réouvert. C'était au programme de la journée, ce sera une autre fois. Je passe près du château où le toboggan des créneaux aux douves a un certain succès. Dans les ruelles, le nez en l'air, on peut trouver certaines enseignes de commerce décalées, réinterprétées par des artistes invités.

"Paysage glissé" de Tact architectes et Tangui Robert
"Indochine" (maneki-neko coiffé d'une perruque du chanteur du même groupe) / la "licorne de glace" / "saint Michel et le dragon", entre biscuiterie et pharmacie

 

Arrivée Place du Bouffay, j'en profite pour déjeuner à l'Épicerie (la tarte au citron, miam !!). J'ai choisi ma place en terrasse pour avoir un point de vue sur "La part manquante", une création de Boris Chouvellon.

C'est une grande roue incomplète où les godets dorés de pelleteuse remplacent les nacelles, en alternance avec des palmiers. La roue est installée sur une grande nappe de sel scintillant au soleil (s'il y en a...). L'artiste travaille sur la représentation "des ruines du futur de notre société" (livret du parcours le Voyage à Nantes). La part manquante serait ailleurs dans la ville. Je ne l'ai pas trouvée, mais je n'ai pas cherché non plus...

D'une place à l'autre, j'arrive place Royale, où se dresse l'une des installations de Laurent Pernot : "La terre où les arbres rêvent". À proximité de la fontaine 19e s., symbole de la vocation fluviale de Nantes, une surface imite une terre aride. Deux arbres s'élèvent, un cocotier d'Afrique et un cordaïte (arbre tropical préhistorique disparu), leurs cimes courbées accueillant des silhouettes humaines. Réfléchissant aux notions d'identité, de fragilité et des limites du vivant, l'artiste a réalisé des arbres endormis et des humains assoupis ou réfugiés, "qui ne font plus qu'un. Malgré cet équilibre précaire entre l'homme et la nature, le réveil de ces êtres est possible" (livret du parcours le Voyage à Nantes). Du même artiste, j'ai plutôt préféré une petite oeuvre "Tenir la mer", boule de cristal dans laquelle le mouvement perpétuel des vagues s'anime. 

Et pour compléter cette double page, petit croquis de "Micr'home", habitat de 26m² sur 3 niveaux, perché à 5 mètres du sol. La particularité réside surtout dans son emplacement, l'espace étroit d'une ruelle entre deux immeubles. Sa conceptrice, Myrtille Drouet, questionne la notion d'habiter autrement la ville, notamment dans ses espaces interstitiels.

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La Part manquante, la Micr'home, Les arbres qui rêvent

La Part manquante, la Micr'home, Les arbres qui rêvent

Fin de journée, je retourne au Jardin des plantes en attendant l'heure du retour. Je ne peux m'empêcher de retourner voir les oeuvres de Ponti et d'en dessiner deux autres, "les Pot-à-portes" et "la Dormanron", sorte de peluche végétale géante, endormie sur l'herbe. 

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La Dormanron et les togobans, les bancs processionnaires, les Totémimiques, les Pot-à-portes, le banc géant, les siestobancs et la Chandelle verte

La Dormanron et les togobans, les bancs processionnaires, les Totémimiques, les Pot-à-portes, le banc géant, les siestobancs et la Chandelle verte

Un Voyage bien agréable !

Publié dans Croquis

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