Chantier à la cathédrale d'Angers
Depuis le début de l'été, des visites en petits groupes sont organisées régulièrement pour découvrir et comprendre le chantier de restauration du portail de la cathédrale Saint-Maurice.
Ce portail remonte au milieu du 12e siècle. Il est avec Chartres et Saint-Denis, l'un des premiers portails dits à statues-colonnes, c'est-à-dire que huit statues en pied encadrent la porte d'entrée. Celle-ci était couronnée d'un linteau horizontal représentant les apôtres, détruit au 19e siècle. Au-dessus le tympan et ses voussures développent un programme sculpté sur le Christ bénissant entouré des symboles évangéliques, des vieillards de l'Apocalypse et d'anges musiciens. Les sculptures étaient peintes, à l'origine et une deuxième fois au 17e siècle.
Pendant six siècles jusqu'à sa destruction en 1807, une vaste galerie adossée à la façade préservait le portail et ses couleurs.
A l'occasion du nettoyage de la façade en 2009, la mise en évidence de la qualité des sculptures et l'importance des restes polychromes amènent à protéger le portail derrière un échafaudage bardé de bois. A l'abri, le portail pouvait être étudié et sa restauration débuter.
Cet après-midi, j'ai participé à l'une des visites de chantier. Gilet jaune, charlotte et casque de rigueur pour accéder à un deuxième échafaudage installé le long de celui des restaurateurs, et être à la hauteur des décors du tympan et son Christ.
Vue sur les sculptures et en contrebas, la montée Saint-Maurice vers la Maine
Arrivée en avance, je me suis installée pour dessiner les échafaudages bardés. Pour apporter de la lumière naturelle, des fenêtres sont ménagées dans celui des visiteurs, visibles de loin avec les gilets jaunes.
Dessin au feutre light grey, repris au noir et mise en couleurs. Environ 40 minutes.
1 - échafaudage des restaurateurs depuis 2009 / 2 - celui des visiteurs depuis ce printemps
Les restaurations concernent plusieurs problèmes : terminer le nettoyage au laser infrarouge, absorber les sels minéraux qui font "fondre la pierre", réparation des restaurations des années 1830, (notamment le remplacement de goujons métalliques qui vieillissent mal). Certaines parties des sculptures sont restituées comme la patte du taureau ou à venir, la main bénissant du Christ, pour une meilleure lisibilité de l'ensemble depuis le sol.
Et puis plus tard, une galerie, un porche ou autre, viendra protéger le portail et ses sculptures des intempéries. A suivre !
(Infos reprises de la visite par le Service Ville d'Art et d'Histoire d'Angers, et un focus écrit par Clémentine Mathurin - Drac Pays de la Loire.